31 mai 2007

Des précisions sur Dongtan


La presse occidentale se fait régulièrement l'écho d'un projet chinois qui apparait comme exemplaire : la ville écologique de Dongtan à Shanghai. Comme souvent, il est difficile de comprendre ce qui relève du projet - et donc de l'intention - et ce qui existe déjà. Dans le cas de Dongtan, des précisions s'imposent.

Dongtan n'est pas à proprement parlé un nom de ville : il s'agit en réalité d'une appelation courante pour désigner la frange orientale de l'île de Chongming - cette île de plus de 1000 km² au nord de la municipalité de Shanghai. Ce territoire est la possession d'une société de promotion immobilière, la société des investissements industriels de Shanghai (cf. carte ci-jointe).

S'il y a bien une intention - à la fois publique et privée - de transformer l'ile de Chongming en réserve naturelle et en espace d'expérimentation du développement durable, seule une petite portion de cet immense territoire fait actuellement l'objet d'une planification relativement avancée : la fameuse ville écologique de Dongtan (cf. le périmètre colorié en orangé sur la carte jointe). Petite ville puisque sa superficie n'atteint même pas les 10 km². La société des investissements industriels de Shanghai a confié au célèbre bureau d'études britannique ARUP (www.arup.com) le soin de concevoir cette ville expérimentale qui doit combiner toutes les recettes de la ville durable : densité du bâti, multicentralité, activités économiques non polluantes, environnement agréable, modes de transports doux, etc.

Revenons un peu sur la question des transports. Le projet prévoit d'organiser la mobilité autour des transports en commun en déterminant un temps de déplacement maximal pour joindre à pied une ligne de transports collectif : 7 minutes. Il est vrai que la proximité semble être le maître de mot dans l'exercice de planification : l'organisation en villages entend bien recréer les espaces de la ville du piéton et du cycliste. Bien entendu, l'automobile n'est pas absente mais son usage est fortement contrôlé par une politique de stationnement qui relègue les flux motorisés à la périphérie. Le fret est également pris en compte au travers d'une stratégie de valorisation des dessertes fluviales.

Si le projet est louable, plusieurs questions se posent : quels sont les délais pour le réaliser ? les coûts sont-ils supportables ? réussira-t-on à bâtir une véritable ville sans tomber dans l'enclos doré pour classes sociales aisées ou le simple espace de villégiature ? Rappelons que s'il est prévu une population permanente de 50 000 habitants, voire 80 000, les planificateurs attendent près de 7 millions de touristes par an. A suivre...

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